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Pour être en santé, devenez un(e) aquacitoyen(ne) actif!

La pollution de l’eau d’origine domestique est importante et une grande proportion de celle-ci provient de notre terrain, tout autour de notre maison. Des grandes superficies imperméabilisées, l’utilisation d’engrais et de pesticides, un gazon dense, court et vert de golf, la connexion directe des gouttières aux égouts pluviaux, sont tous des éléments qui influencent négativement la qualité ou la quantité de l’eau qui ruisselle jusqu’à un milieu naturel, soit un lac, une rivière ou le fleuve.

L’infiltration de l’eau dans le sol, en plus de favoriser la recharge de la nappe souterraine et de diminuer la quantité d’eau arrivant au réseau, permet également d’absorber une partie des sédiments et des polluants qui détériorent la qualité de l’eau et donc les écosystèmes qui en dépendent.

Une meilleure qualité de l’eau permet, notamment, de conserver les habitats d’espèces de poissons et donc, de maintenir la pêche. Cela signifie également pouvoir se baigner dans nos lacs et nos rivières, et même le fleuve !

SAVIEZ-VOUS que le toit d’une maison est l’une des surfaces imperméables les plus importantes ? En effet, 60 % des eaux de ruissellement en proviennent.

Quels sont les impacts du ruissellement sur mon terrain ?

Si elle ne peut pas s’infiltrer, l’eau de pluie sur votre terrain peut s’accumuler par endroits en étant chargée de contaminants, et votre chien pourrait la boire. En ruisselant, cette eau peut aussi emporter avec elle des sédiments et provoquer l’érosion de votre terrain s’il n’y a pas suffisamment de racines pour retenir le sol.

Voici quelques trucs faciles pour réduire le ruissellement 😉

1. Débrancher vos gouttières!

Plutôt que vos gouttières soient connectées aux drains municipaux, vous pouvez les diriger vers vos plates-bandes, ou encore, vers un baril récupérateur d’eau de pluie.

SAVIEZ-VOUS que récupérer l’eau de pluie comporte plusieurs avantages?

 En débranchant votre gouttière du réseau d’égout et en la dirigeant vers un baril récupérateur d’eau de pluie, cela permet de réduire votre consommation d’eau potable tout en réduisant votre charge de ruissellement sur le réseau ! 

L’eau de pluie récupérée vous donnera la possibilité de continuer à arroser votre jardin même durant les périodes de sécheresse où il y a des restrictions d’arrosage.

L’arrosage des pelouses, des jardins et des aménagements paysagers sont, avec le remplissage des piscines, les principaux responsables de l’augmentation de l’utilisation de l’eau potable durant la période estivale. La quantité de l’eau qui se perd par évaporation ou par ruissellement occasionne une plus grande demande.  On estime que cette augmentation croît de 25% chaque été, et peut aller jusqu’à 40 % pour la seule ville de Québec! (1) ➡️

Préserver la qualité de l’eau de pluie

Afin de diminuer les polluants avec lesquels l’eau de pluie entre en contact, évitez de laisser au sol des matières polluantes, comme les mégots de cigarettes, les résidus de peinture ou d’huile, ainsi que les engrais, herbicides et pesticides. En plus de ceux-ci, les gouttes de pluie captent également la pollution atmosphérique. Il faut donc s’efforcer de réduire notre utilisation de produits chimiques le plus possible pour préserver la qualité de l’eau de pluie.

2. Planter des végétaux!

L’eau s’infiltre plus facilement dans le sol lorsque celui-ci est recouvert de matériaux variés (sables, terres, graviers) et qu’on y retrouve une diversité de plantes, d’arbustes et d’arbres qui vont absorber l’eau et soutenir le sol.

Qu’est-ce qu’une pelouse en santé?

Saviez-vous qu’il y a environ 50 ans, les pelouses étaient constituées de plusieurs espèces de graminées, de légumineuses et autres? Cette diversité les rendait plus résistantes aux intrus et plus adaptées à leur climat. Le pelouse couleur « vert de golf », dense, uniforme et courte, demande beaucoup d’entretien, impliquant d’importantes quantités d’eau et de produits chimiques.

« Selon le Conseil californien des ressources en air (CARB), faire tourner une tondeuse commerciale pendant une heure équivaut à conduire une Toyota Camry sur 480 km. Pour les souffleuses à feuilles commerciales, c’est 1 800 km. […] Au Canada, cela se traduit par l’utilisation de 151 millions de litres d’essence chaque année, simplement pour l’entretien des pelouses. » (2) 

Vos avantages : Une pelouse constituée d’espèces variées et adaptées au climat demande beaucoup moins d’entretien. En plus d’économiser votre eau potable, vous économiserez sur le temps que vous passez normalement à l’entretenir et sur l’argent que vous mettez en engrais, en herbicides et en essence pour votre tondeuse. Vos enfants pourront courir pieds nus en tout temps sur votre terrain sans crainte et votre sol sera plus aéré. 

Il suffit de réduire votre entretien et de laisser pousser les végétaux !

SAVIEZ-VOUS qu’un jardin de pluie permet l’infiltration de 30% d’eau supplémentaire par rapport à une pelouse traditionnelle? (3)

À Burnsville au Minnesota (États-Unis), des jardins de pluie expérimentaux ont été aménagés dans un quartier résidentiel afin de comparer l’impact du ruissellement avec un quartier similaire sans jardin pluvial. « Le volume des eaux de ruissellement du quartier qui abritait les jardins de pluie s’est avéré de 90% inférieur à celui de l’autre quartier ». (4) ➡️

3. Aménager un jardin de pluie

Vous pouvez creuser une dépression dans un endroit de votre terrain où l’eau est dirigée, soit par une gouttière ou une pente, et aménager un jardin de pluie qui embellira votre propriété tout en contribuant à diminuer le ruissellement !

Un jardin de pluie est un aménagement vert placé stratégiquement sur une propriété qui sert à recueillir l’eau de ruissellement pour lui permettre de s’infiltrer dans le sol au lieu de continuer son chemin en érodant le sol. Les jardins de pluie peuvent avoir de nombreuses formes et tailles, mais sont le plus souvent constitués de fleurs et arbustes. En plus d’être utiles pour gérer l’eau de ruissellement, ils sont très esthétiques et peuvent s’agencer aux autres aménagements déjà présents sur votre propriété (5). Vous souhaitez créer votre jardin de pluie? Vous pouvez consulter le Guide de conception d’un jardin de pluie, adapté aux réalités québécoises et conçu spécifiquement pour vous guider de A à Z dans la conception et l’aménagement d’un jardin de pluie. Consultez aussi sa feuille de calcul automatisée.

SAVIEZ-VOUS qu’il existe des pavés perméables et poreux qui permettent à l’eau de pluie de s’infiltrer dans le sol? Les allées de stationnement en gravier sont également une bonne option ! 

4. Choisissez un revêtement perméable pour votre entrée

Il existe plusieurs alternatives aux surfaces imperméables comme le béton lisse et  l’asphalte : le béton poreux, les pavés alvéolés et perméables, le gravier, etc. De cette façon, vous éviterez que l’eau s’accumule dans votre entrée aux endroits où la pente n’est pas bien définie. Par ailleurs, les allées asphaltées créent des îlots de chaleur en été. En réduisant leur superficie et en plantant des arbustes, la création de chaleur sera alors moins importante et l’eau pourra davantage infiltrer le sol.

SAVIEZ-VOUS que les écosystèmes d’un bassin versant commencent à se dégrader lorsqu’au moins 10% du territoire de celui-ci est imperméabilisé et que les habitats peuvent se dégrader de façon importante entre 25% et 60% d’imperméabilisation, devenant non viables pour la plupart des espèces de poissons et affectant la biodiversité? (6) ➡️  

Pour en savoir plus sur les bonnes pratiques, consultez le guide sur les eaux de ruissellement d’AGIR Maskinongé.

5. Aménager une bande riveraine

Si votre résidence se situe aux abords d’un cours d’eau ou d’un lac, le ruissellement sur votre terrain impacte alors directement celui-ci. D’abord, s’il n’y aucun végétaux entre votre terrain et le cours d’eau, l’érosion causée par l’eau et le vent emportera progressivement votre terrain. En plus de perdre votre sol, la rivière sera alors contaminée par une quantité importante de sédiments et par les polluants transportés par l’eau de pluie. En outre, l’absence d’arbres, qui auraient normalement créé de l’ombre, favorise l’augmentation de la température de l’eau, ce qui est nuisible pour plusieurs espèces de poissons, comme pour le saumon atlantique qui préfère les eaux froides.

Une bande riveraine est une bande de végétation d’un minimum de 10 à 15 mètres de large entre le milieu terrestres et le milieu aquatique selon la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables. Normalement naturelle et permanente, elle ne nécessite aucun entretien. S’il n’y a plus de bandes riveraines sur votre terrain, les végétaux à prioriser pour en aménager une nouvelle sont des herbacées, des arbustes et des arbres natifs du Québec. Consultez le répertoire des végétaux recommandés pour la végétalisation des bandes riveraines du Québec.

La bande riveraine, en plus de garder le plan d’eau en santé, attirera diverses espèces d’oiseaux et de pollinisateurs et maintiendra votre sol en bonne santé.

Pratiques aquaresponsables de nettoyage et de jardinage  

Débordements municipaux

Saviez-vous que dans certaines municipalités les réseaux d’eaux usées domestiques et le réseau pluvial sont connectés?

L’eau qu’on utilise dans la maison et l’eau de pluie se retrouvent alors dans la même canalisation. Durant les périodes de fortes pluies ou lors de la fonte des neiges, si l’eau qui ruisselle n’est pas infiltrée, l’eau des égouts (eaux usées domestique + eau de ruissellement) sera alors directement déversée dans l’environnement sans être traitée afin de protéger les usines de traitement de la surcharge et d’éviter des refoulements d’égouts dans les propriétés. 

Ces surverses sont les principales causes d’interdiction de baignade dans les rivières, les lacs et le fleuve, puisqu’elles occasionnent la présence de coliformes fécaux dans l’eau.

Une autre raison de réduire notre impact sur l’eau !

Recharge de la nappe phréatique   

Même si l’infiltration est favorisée sur notre terrain, nous devons tout de même veiller à réduire notre utilisation d’engrais et de pesticides, et porter attention à tout ce que nous laissons sur le sol, comme des résidus de peinture ou des vieilles huiles à moteur, car ceux-ci se retrouveront dans la nappe phréatique, en s’infiltrant avec l’eau dans le sol. Au Québec, environ 1 million de personnes sont desservies par un réseau municipal qui tire son approvisionnement en eau potable d’une nappe d’eau souterraine (7).

11. Des idées, des questions? Contactez-nous!

Notre équipe est disponible à communication@robvq.qc.ca. Nous avons hâte de vous lire!

Vous êtes un(e) aquacitoyen(ne) motivé(e)? Besoin d’autres idées inspirantes pour contribuer à la protection et à l’utilisation durable de l’eau? Rendez-vous sur le site Internet de Pensez bleu!

Sources

(1) OBV de la Capitale, Surconsommation de la ressource en eau. En ligne.
(2) Anctil, Gabrielle. Vie et mort du gazon. BESIDE Media. En ligne.
(3) Dunnett, Nigel et Clayden, Andy (2007). Les jardins et la pluie : gestion durable de l’eau de pluie dans les jardins et les espaces verts. Éditions du Rouergue, 185 pages.
(4) Boucher, Isabelle (2010). La gestion durable des eaux de pluie, Guide de bonnes pratiques sur la planification territoriale et le développement durable. Ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire, coll. «Planification territoriale et développement durable», 118 p. En ligne.
(5) Organisme de bassin versant Matapédia-Restigouche, Quoi faire ? : Jardins de pluie. En ligne.
(6) Schueler, T. (2008). Technical support for the Bay-wide runoff reduction method. Chesapeake Stormwater Network. Baltimore, MD www.chesapeakestormwater.net . En ligne.
(7) Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (2016). Bilan de la qualité de l’eau potable au Québec 2010‑2014. 80 pages. En ligne.

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